mercredi 2 mai 2012

Teinture intérieure sur bois 301 : la finition (vernis)


Félicitations! Vous avez réussi la pose de la teinture avec brio… Voici maintenant venu le moment de protéger la surface de bois.

Ce billet a pour but de vous guider au cours des différentes étapes de l’application du vernis.


 


La teinture : sèche en profondeur

La teinture se doit d’abord d’être complètement sèche. Pas seulement au toucher, mais également en profondeur. Nous recommandons normalement d’attendre un minimum de 24 heures avant de commencer à vernir. Il serait avisé d’attendre 48 heures si votre teinture est particulièrement foncée, si vous avez appliqué 2 couches de teinture ou si vous avez utilisé une teinture plus grasse ou en gel.

Si on décide de vernir une surface dont la teinture n’est pas sèche en profondeur, il est fort possible que des phénomènes parmi les suivants surviennent :
-      Décoloration de la teinture ;
-      Modification de la couleur ;
-      Mauvaise adhésion du vernis.


L’importance d’agiter

Afin que le degré de lustre soit uniforme, il est important d’agiter le vernis consciencieusement. Les vernis traditionnels doivent être agités délicatement à l’aide d’un bâtonnet en évitant de fouetter pour ne pas intégrer de l’air dans le produit. En effet, ceci aurait pour fâcheuse conséquence de répartir un des bulles sur la surface vernie.

Pour leur part, les vernis de nouvelle technologie, notamment les uréthane-acrylique et les hybrides uralkydes (F6000 et Synergy de Finitec) peuvent être brassés vigoureusement. Après avoir sondé le fond du contenant de plastique avec un bâton pour s’assurer qu’il n’y ait pas de dépôt, on peut refermer le bouchon et agiter énergiquement le gallon de plastique de haut en bas pendant 45 secondes. En laissant reposer une dizaine de minutes, l’agent anti-moussant se chargera d’éliminer les bulles d’air dans le liquide.


Pinceau, rouleau ou tampon applicateur ?

Le choix de l’outil dépendra évidemment de la superficie de la surface à vernir.

Dans le cas d’un plancher, les 2 options les plus prisées sont le rouleau ou le tampon applicateur. Ils ont l’avantage d’être plus large, donc le travail s’en trouve accéléré. Aussi, en utilisant un manche extension, cela permet de travailler debout.

Le tampon a pour favorise une application uniforme et lisse, sans strie ni bulle.

Si on opte pour le rouleau, il faut impérativement choisir un rouleau à poils très courts (5mm) anti-feutrant. Il faut également faire attention de manœuvrer lentement le rouleau afin d’éviter la formation de bulles d’air sur la surface.

Dans le cas d’un escalier ou d’un meuble, nous recommandons habituellement un bon pinceau. Il existe toutefois des tampons applicateurs de plus petite taille (6 pouces) qui peuvent aussi faire l’affaire.



Un bon pinceau : primordial !

Pour avoir un fini impeccable au pinceau, il est primordial de travailler avec un instrument de qualité. Celui-ci doit être fourni, la fibre doit être souple et raffinée, de bonne facture (c'est-à-dire fabriqué par un manufacturier reconnu dans une usine ou le contrôle de la qualité est rigoureux). On voit hélas beaucoup d'outils importés de Chine qui offrent malheureusement un rendement plutôt décevant.

Les manufacturiers suivants sont réputés pour offrir des produits de très haute qualité qui conviendront parfaitement à la tâche :
- Wooster
- Purdy
- Nour

Pour un vernis à base d'eau, un pinceau de type «Polyester-Nylon» offrira la tenue, la douceur et la souplesse requise.

Pour un vernis à base d'huile, nous avons normalement tendance à privilégier les pinceaux en soies naturelles. L'avantage principal de la soie est qu'elle absorbe plus de vernis qu'un pinceau synthétique. Cependant, nous avons toutefois remarqué que les pinceaux naturels de très haute qualité sont un peu plus difficiles à trouver (le niveau de qualité général ayant diminué et les prix ayant augmentés) ; un pinceau poly-nylon peut également faire l'affaire. Il faudra toutefois rechargé un peu plus souvent puisque les fibres synthétiques n'absorbent pas le vernis.
  
N.B. : nettoyer un outil (pinceau, rouleau ou tampon)  rempli de vernis n’est pas si simple… En effet, puisque qu’il s’agit d’un produit incolore, on peut parfois croire qu’il n’en reste plus alors que dans les faits, il en reste encore!


Gardez votre source de vernis «pure»

Afin d'éviter d'incorporer de la poussière ou des impuretés dans le gallon de vernis, nous vous recommandons d'en transvider de petites quantités dans un plus petit contenant (un pot de margarine ou le pratique «Handy Paint Pail»). Le pinceau peut en effet ramasser quelques saletés sur la surface et les déposer dans votre source de vernis lorsque vous l'y trempez.

En procédant ainsi, vous vous assurez de toujours garder votre gallon original exempt d'impuretés. À l'opposé, en omettant de le faire, vous risquez d'augmenter la concentration en poussière dans le vernis au fur et à mesure que le projet progresse. Et lorsque vous arriverez à la dernière couche (celle que l'on veut parfaite!), le taux de saletés dans le fond du gallon est à son maximum...

Le très pratique bac à peinture Handy


Appliquez dans le sens du veinage du bois

Que l'on applique le vernis au pinceau, au rouleau ou au tampon applicateur, nous recommandons de toujours le faire dans le sens des veines du bois. Procéder autrement (orientation perpendiculaire ou diagonale) laisse normalement paraître des marques d'application (coups de pinceau).


Des couches minces plutôt que trop épaisses

Il est également très important de procéder en appliquant des couches minces plutôt que trop épaisses. De grosses couches épaisses de vernis ne procurent pas plus de durabilité et de résistance.

Au contraire, le système de vernis risque d'être plus mou au final. Aussi, cela peut entraîner des problèmes tels que :
- séchage significativement plus long ;
- réactions bizarres dues à l'emprisonnement des solvants entre les couches ;
- lustre non conforme à celui attendu ;
- coulisses sur les surfaces verticales.

Il est toujours mieux de donner 3 couches minces que 2 couches épaisses!


Léger ponçage entre chaque couche

Lorsqu'une couche de vernis (autre que la couche finale) et belle et bien sèche et dure, nous recommandons de poncer la surface avec un papier abrasif très fin (220, 320 ou 400).

Il est particulièrement important de poncer la première couche de vernis. Celle-ci aura en effet tendance à relever le grain du bois, générant ainsi une rugosité facilement perceptible au toucher de la main.

En plus de contribuer à l'obtention d'un fini beaucoup plus doux et plus lisse, ceci assure également une meilleure adhésion des couches entre elles (surtout si elles sont appliquées à quelques jours d'intervalle).

Notez bien : il ne faut pas utiliser de laine d’acier dans le cas de vernis à base d’eau. En effet, les petites particules de métal qui se déposent sur la surface (et qui sont si difficiles à enlever complètement) peuvent faire des tâches de rouilles dans nos couches de vernis. Jetez un petit coup d'oeil à cette photo :

Taches de rouille occasionnées par la laine d'acier dans le grain d'une porte d'armoire en chêne

Dépoussiérez soigneusement

Évidemment, il va de soi qu'il faut déloger toute la poussière générée par nos activités de sablage (surtout dans les petits coins).

L'idéal est de le faire avec un aspirateur et/ou un chiffon sec. Un chiffon mouillé (d'eau ou de diluant à peinture et vernis) aura tendance à ramollir le vernis encore frais qui n'a pas durcit à son plein potentiel. Le temps de cure complet d'un vernis oscille généralement entre 7 à 30 jours, dépendamment du produit employé.
Il existe également des «chiffons résinés» conçu pour capter la poussière sur les surfaces ayant été sablées. Nous avons expérimenté que cette résine peut «contaminer» la surface et empêcher les couches subséquentes de bien adhérer. Donc : à éviter!


Partagez vos bons trucs et vos résultats

Voici donc les principaux conseils liés à l'application du vernis. Nous apprécions toujours votre rétroaction et vous encourageons à partager vos propres trucs en enregistrant un commentaire dans l'espace prévu à cette fin au bas de la page. Nous vous invitons également à nous faire parvenir vos photos de projets réalisés par l'intermédiaire de l'album de photos «Avant et Après» de notre page Facebook (www.facebook.com/colobar/photos).



Frédéric Bourdon
Pour l'Équipe Colobar





Veuillez noter qu’il existe d’autres types de finition : huiles, cires, laque, etc. Si vous désirez avoir plus d’information sur ces autres options, vous pouvez consulter la chronique Finition et protection du bois : différentes options.

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