La préparation du bois est une étape particulièrement importante pour réussir un projet de teinture intérieure sur bois. Il faut donc y investir le temps nécessaire et porter une attention particulière à chacune de ses étapes.
Par exemple, une tache de colle sur une planche de bois neuf, pratiquement invisible à l'oeil, entraînera une tache significativement plus pâle parce que la teinture ne pénétrera pas à cet endroit. Inversement, une surface de bois brut ayant reçu de l'eau (par exemple la trace d'une botte d'ouvrier mouillée) absorbera beaucoup plus la teinture à cet endroit, occasionnant ainsi une tache beaucoup plus foncée.
Donc, avec l'intention d'obtenir un résultat le plus «professionnel» et le plus joli, il importe d'y investir le temps et les efforts requis. Et ce, même si le bois est neuf.
Enlèvement des anciens finis
Dans le cas d'une surface en bois déjà vernies ou peinte, nous devons d'abord procéder à l'enlèvement du fini. Nous pouvons considérer les moyens suivants pour y parvenir : le décapage, le sablage ou un mélange des deux procédés.
Sablage de la surface (autant pour le vieux bois que les planches neuves)
Le sablage de la surface a pour buts d'enlever certains contaminants qui pourraient entraver l'absorption de la teinture (par exemple, résidus de colle ou de bouche pores), d'ouvrir le grain du bois, d'uniformiser le taux de pénétration et l'absorption de la teinture. Certains néophytes croient à tort que du bois neuf n'a pas besoin d'être sablé. AU CONTRAIRE, il est primordial de le sabler consciencieusement afin d'enlever la «patine de coupe» ou glacis d'usinage. La patine de coupe est, en fait, un genre de scellant naturel généré par le processus de planage du bois. Les lames des planeurs, tournant à très haute vitesse, chauffent la surface. Le grain du bois s'en trouve ainsi fermé et scellé, empêchant la teinture de pénétrer.
Le choix du papier sablé
Les principes de base qui régissent le choix des papiers à utiliser sont les suivants :
- plus le grain est gros, plus on ouvre le grain du bois, plus la teinture pénétrera dans le bois et donc plus la couleur finale sera foncée ;
- plus le grain est fin, plus on ferme le grain du bois, moins la teinture pénétrera dans le bois et donc plus la couleur finale sera pâle.
Normalement, les papiers sablés les plus utilisés pour sabler les bois durs canadiens les plus communs (tels que l'érable, le chêne et le merisier) sont les papiers de grain 80, 100 et 120. À noter que le grain du papier abrasif que vous utiliserez pour la préparation de la surface doit être choisi en considérant les facteurs suivants :
- l'intensité de la couleur de teinture que vous appliquerez
- l'outil que vous utiliserez pour effectuer le sablage
Le choix de la méthode de sablage
Lorsqu'il est possible, nous recommandons idéalement l'emploi d'une sableuse orbitale. Cette sableuse électrique ronde comporte une plaque à sabler de 6 pouces de diamètre qui tourne très rapidement. Le sablage produit par cet outil est constant et ne comporte habituellement pas de stries ou de marques de sablage.
Il est également possible de sabler à la main avec un bloc à sabler ou d'utiliser une sableuse oscillante (carrée, rectangulaire ou de type souris).
Puisque la sableuse orbitale tourne beaucoup plus rapidement que la sableuse oscillante, l'effet «abrasif» qu'elle produit sur la surface sera moindre que si on utilise une oscillante ou un bloc à sabler. Il faut donc compenser en utilisant un grain plus rugueux. Pour un résultat équivalent, il faudra utiliser les grains suivants :
Orbitale : 100
Oscillante : 120
À la main : 150
Il nous fera plaisir de vous guider et de vous conseiller pour le choix judicieux du bon grain de papier sablé en fonction de l'outil que vous utiliserez et de la couleur finale que vous désirez. À noter que nous recommandons de toujours valider vos choix de papiers abrasifs en faisant un essai de teinture sur une pièce de rebuts que vous aurez préalablement sablé. Si la couleur est trop foncée ou trop pâle, il sera ainsi toujours temps de rectifier.
Sabler avec précaution
Il est important de sabler avec précaution sans trop appuyer sur la sableuse et en travaillant dans le sens du grain du bois (si on sable à la main). En effet, on doit ici comprendre que la teinture révélera la beauté du bois, mais également tous les défauts et les manques au niveau de la préparation. Si on a sablé à contre-grain (perpendiculairement au veinage du bois), il risque d'y avoir des stries qui paraîtront beaucoup au final.
Après avoir sablé consciencieusement, la surface doit être dépoussiérée avec un aspirateur et un chiffon sec. L'emploi de chiffons résinés (tack cloth) n'est pas recommandé car ils laissent des résidus poisseux sur la surface, constituant une entrave potentielle à la pénétration de la teinture.
Épongeage de la surface
Le sablage ne parvient pas toujours à ouvrir suffisamment le grain des bois durs pour l'obtention du degré de saturation de couleur désirée. Nous recommandons dans une telle éventualité d'essuyer la surface avec un chiffon imbibé d'hydrate de méthyle (alcool dénaturé) ou imbibé d'eau.
L'alcool méthylique ouvre subtilement le grain du bois, nous permettant d'obtenir une couleur environ 25% plus foncée que si on n'avait pas effectué un tel épongeage. Ce solvant a l'avantage d'être très volatil, donc de s'évaporer rapidement. En quelques minutes, soit le temps d'essuyer quelques pièces de bois, on pourra procéder à l'application de la teinture.
Un épongeage avec un chiffon imbibé d'eau produira une rugosité plus importante, parfois même perceptible au toucher. En ouvrant ainsi les pores du bois, l'intensité et la saturation de la couleur sera encore plus importante. Un autre gain d'environ 25% par rapport au bois mouillé à l'alcool, 50% par rapport au bois non-mouillé. Nous recommandons de laisser sécher la surface mouillée à l'eau durant au moins 30 minutes avant d'appliquer la teinture.
Il est très important d'être très rigoureux et de s'assurer qu'on essuie nos différentes surfaces à teindre d'une façon égale et uniforme. S'il y a un manque, l'effet et la couleur à cet endroit seront différents du reste.
Consultez nos autres billets sur l'application de la teinture et la protection
Une fois la préparation des surfaces complétée, ce sera alors le moment de passer à l'étape «Teinture» et ensuite, à protéger le tout avec un système de finition. Ces différentes chroniques seront publiées prochainement. Recherchez les articles libellés «Traitement du bois» ou «Conseils de pose et d'application».
Dans l'intervalle, nous vous invitons à venir nous rencontrer ou à nous appeler pour en savoir plus au sujet des différentes techniques de travail liées aux travaux de teinture d'intérieure sur bois.
Jean-Michel Voster et Frédéric Bourdon
Pour l'équipe Colobar
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